Je suis une baleine…

Je suis une baleine et je ne peux pas voter !

Appelée la « grosse chose » par Aristote, je suis un monument-mammifère ! Si la mobilisation reste forte – car je suis un symbole – , j’émeus moins les hommes que Notre-Dame, mais je suis populaire.

Et pourtant,  en Islande, au Japon, en Russie, en Norvège, on me chasse. Je suis en danger d’extinction et je ne peux pas me protéger. Vous, oui.  Aidez-moi !

Je suis pourtant une clé de voûte. En effet, au même titre que les vers de terre et les abeilles, je suis officiellement considérée comme une espèce « clé de voûte » des écosystèmes marins. En dépit du faible nombre de mes congénères, je contribue de façon très étendue au maintien de ces écosystèmes. Même ma mort – naturelle – est capitale, puisqu’elle ensemence le fond des mers et permet la vie abyssale. Mais, si je disparais, toute cette vie foisonnante pourrait s’effondrer avec moi !

Si je suis chassée depuis des siècles de façon traditionnelle, mes congénères furent massacrés industriellement pour leur graisse et leur viande depuis le XIXe siècle. Ah, Moby Dick…  Aujourd’hui encore, pêcheurs d’Islande, norvégiens et japonais font pression auprès des instances maritimes internationales, comme la commission baleinière internationale, pour poursuivre cette pêche intensive sous des prétextes divers et variés.

En 1986 au demeurant , un moratoire international sur la pêche à la baleine a été adopté. Certains Etats le rejettent tandis que d’autres trichent !

Ainsi, au sein de la commission baleinière internationale des pays riches tels que la Russie ou la Chine font du lobbyisme pro-pêche, sans doute en usant de moyens de pression ou de corruption pour que des pays sous-développés soutiennent ces Etats-prédateurs. Et tout y passe : rorquals communs, baleines bleues et même des dauphins !!!

D’après un rapport du WWF associé aux chercheurs de l’IRD, 50 % des espèces de baleines à fanons sont menacées, et chaque année 1000 baleines sont tuées. C’est en fait beaucoup plus.

Le Japon en effet, après avoir officiellement respecté le moratoire, se relance cette année dans la chasse à la baleine alors que jusqu’à présent il se cachait derrière des motifs pseudo-scientifiques pour se livrer à une pêche très souvent teintée de barbarie.

En juin 2019, l’association Sea Sheperd va lancer en Islande une vaste opération de communication sur les pratiques barbares de chasse à la baleine alors même que l’opinion publique islandaise est contre cette pratique. 200 rorquals communs et baleines de Minke ont été ainsi capturés l’an dernier.

En Norvège enfin, près de 1000 baleines de Minke  ont été capturées, dont de plus en plus de mères reproductrices, selon l’IFAW, le fond international pour la protection des animaux.

L’Union Européenne a depuis longtemps interdit la pêche et le commerce des baleines. Pourtant,  chaque année, des morceaux de cétacés transitent par les ports de l’Union ! Stop. Aidez-nous !

Pour les cétacés aussi, il y a Urgence Écologie !

Éric POUJADE